Ces deux-là ont en commun d’être philosophes, curieux, inventifs et, ce qui ne gâte rien, d’être des penseurs lisibles par le commun des lecteurs, les non spécialistes des constructions philosophiques et des comportements animaux. L’un et l’autre ne théorisent pas hors sol : leur réflexion trouve sa source dans de longues observations in situ, l’une des oiseaux, l’autre des loups. Leurs livres laissent la part belle aux descriptions animalières, à partir desquelles ils élaborent des systèmes de fonctionnement du sauvage, des interdépendances entre les différentes espèces du vivant humain et non humain dénués d’a priori. De fil en aiguille, ils nous conduisent à questionner notre rapport à l’autre, à notre rôle dans le monde, la place que nous y tenons et à comment nous devons nous ajuster sans cesse au monde qui nous entoure.
Il faut lire la Piste animale, Habiter en oiseau, Manières d’être vivants comme des vagabondages intelligents, stimulants et optimistes. On en apprendra sans doute autant sur les meutes de loup et les chants des passereaux que sur nous, nos comportements, nos territoires.
« il s’agit de multiplier les mondes, pas de les réduire au nôtre » (VD)
A ranger dans sa bibliothèque aux côtés de Jean-Christophe Bailly, Marielle Macé, ou Cynthia Fleury.
Les livres de Baptiste Morizot et Vinciane Despret sont publiés chez Acte Sud.
FG